Si vous avez choisi d’être dans la bienveillance, dans le respect et l’amour, vous connaissez peut-être ce sentiment d’extrême lassitude, par moments.
Vous êtes peut-être en relation, régulièrement, avec un proche, un ami, un collègue qui vous agresse verbalement, manque de respect et de bienveillance. Grâce à votre sensibilité, à votre empathie, vous sentez que ces personnes ont ce comportement agressif, déplacé parce qu’elles sont en souffrance, frustrées. Vous compatissez bien sûr, et vous essayez même de les apaiser, de les soutenir de votre mieux.
Et vous vous retrouvez, finalement, trop souvent, un des rares à comprendre la douleur sous-jacente à cette agressivité, à compatir, à leur garder votre présence aimante et votre écoute bienveillante. Nous avons tous nos propres soucis, et rares sont ceux qui choisissent de « s’encombrer » avec les soucis des autres. A plus forte raison, quand ils sont agressifs et/ou irrespectueux !
Quand vous craquez, épuisé, que vous pensez : pourquoi dois-je toujours prendre sur moi, toujours comprendre et entendre ou sentir la détresse de ces personnes derrière leur agressivité ? Vous avez l’impression d’être toujours le seul à prendre sur vous, parce que vous savez combien rendre coups pour coups est nocif, aussi bien pour vous, que pour l’autre…
Cela m’arrive encore… Qui je suis et qui je choisis d’être m’amène à endosser ce rôle, encore et encore. Il me paraît préférable car je sais combien le monde a besoin de plus d’amour.
Mais nous sommes humains, et notre réserve de patience et de compréhension a ses limites et finit par s’épuiser...
C’est le signal qu’il nous faut prendre encore bien plus soin de nous, peut-être nous éloigner un peu de ces personnes le temps nécessaire (parfois définitivement…) pour nous ressourcer. Car nous ne pourrons faire autrement que de détecter la douleur qui se cache derrière ces comportements. Nous ne pourrons faire autrement que de comprendre et de compatir, et de nous investir pour les soutenir…
Parce que nous avons travaillé sur nous, que nous nous connaissons un peu mieux, que nous avons choisi consciemment ce que nous souhaitons exprimer, ce que nous désirons offrir au monde et plus particulièrement à notre entourage, nous ne pouvons faire autrement que les comprendre, et avoir envie de les soutenir, de leur montrer qu’il y a d’autres façons d’être, plus saines pour eux et pour tous.
Ces moments de fatigue, de ras le bol, reviendront donc, à moins de s’isoler complètement du monde. Et dans ces moments-là, c’est très tentant.
0 commentaires